création de l'avenue Georges Pompidou

La Crosse 1993-1998

La création de cette avenue (crosse) avait pour but d'ouvrir une voie facilitant l'accès des ambulances à l'hôpital et des voitures à la rocade.

Cette voie a amputé le quartier de nombreuses échoppes en pierre de taille et telle une autoroute qui le traverserai, a coupé le village Saint Augustin en deux.

Habiter Saint Augustin est intervenue pour demander la modification du parcours initialement prévu, particulièrement destructeur d'échoppes et autres maisons en pierre.

D'autre part, notre association a demandé à ce que soit posé un placage pierre sur les façades. Le résultat n'est pas très heureux en partie du fait que les pierres de placage n'ont pas été mises en quinconces.

Le projet comprenait 2 rangées d'immeubles de 4 étages auquel HSA s'est opposée. Cette partie du projet a été gelée, avec toutefois le risque d'une relance dans quelques années.

Sur le plan "social", HSA a accompagné autant que faire ce peut les expulsés dans leur lutte et leur départ.

De nombreuses critiques ont été adressées à ces constructions du fait de leurs formes qui ne respectaient en rien l'esprit de la ville de pierre.

Il était toutefois difficile de s'y opposer car elles entraient dans le cadre du PLU et donc ne pouvait pas être contestée administrativement.

Enfin notons que le terme boulevard n'a pas vraiment de sens dans cette voie ; il s'agit plutôt d'une avenue (cf ci-après)

AVENUE OU BOULEVARD

Habiter Saint Augustin parle de l'"avenue" au lieu du "boulevard" Georges Pompidou, ce qui est la réelle appellation de cette voie.

Il est vrai que nous comprenons mal le choix qui a été fait par la municipalité bordelaise.

La raison en est double : un problème de définition des termes et la tradition bordelaise.

La définition des deux termes :

A l'origine, le terme « boulevard » est (très certainement) issu du néerlandais « bolwerk » ou « bolwerc ». Celui-ci a donné en français « boulever », puis enfin boulevard. Bolwerk(c) correspond en français à rempart, bastion (lui-même est une partie en saillie du rempart) ou forteresse. Il y a donc dès l'origine l'idée d'enceinte, de circularité lorsque l'on parle de boulevard. Ainsi, progressivement, « boulevard » a pris, dès le XIXe siècle, le sens de voie, de promenade autour d'une ville, au début à proximité du lieu des anciens remparts, puis simplement, ces derniers ayant en tout ou partie disparus, autour de la ville.

Le mot « avenue » est par contre bien d'origine latino/française Il vient du verbe latin « advenire » devenue en français le verbe « avenir » dont la signification était multiple : arriver, venir, ou encore convenir ou parvenir à, ... Son participe passé «advenuë» ou « advenue » désignait jusqu'au XVIIIème siècle une voie de communication (il y avait peu de voitures à l'époque). Puis « advenue » est devenue « avenue », avec toujours des significations multiples. Dans le sens d'une voie de communication, ces termes, depuis le XVIIe siècle, sont utilisés pour désigner une grande allée bordée d'arbres.

Nous nous excusons d'avance auprès des linguistes qui sans doute pourraient écrire de nombreuses pages sur ces deux termes, et qui plus est, de meilleure qualité.

La tradition bordelaise

Dans la plupart des villes, le terme « boulevard » fait référence à la voie qui forme enceinte à la ville, ce qui est parfaitement logique.

Tel est le cas à Bordeaux : on parle de la ceinture des boulevards, dont, pour mémoire la construction a commencé en 1853.

Si cette voie s'était développé sur la rive gauche, il aurait paru naturel d'appeler « boulevard » cette extension.

Les boulevards, au contraire des avenues, ne sont pas des voies d'entrée vers Bordeaux, ou même Mérignac, Talence, Caudéran ou autres mais seulement une délimitation.

Le boulevard Georges Pompidou est perpendiculaire à nos boulevards, d'où l'incompréhension du choix du terme. Il est large et arboré. L'expression « avenue » lui conviendrait parfaitement.

Par ailleurs, les boulevards sont un point de repère, d'orientation pour tous. Créer un boulevard qui écarte le promeneur de l'enceinte revient à risquer de l'induire en erreur.

Enfin, pour le village Saint Augustin, déjà massacré par cette voie qui le coupe en deux, il serait préférable, puisqu'elle en représente une nouvelle entrée, que son appellation fasse davantage penser à une large allée qu'à la fracture qu'elle est, de fait.

Bien entendu, rien ne s'imposait aux élus et urbanistes, mais que ce soit pour des raisons pratiques, linguistiques, ou de simple logique, nous ne pouvons comprendre le choix qui a été fait, l'homme de lettres qu'était le président Pompidou aurait très certainement compris notre réflexion.

Habiter Saint Augustin souhaite que soit débaptisé le boulevard Georges Pompidou pour le nommer avenue Georges Pompidou.

Créez votre site web gratuitement ! Ce site internet a été réalisé avec Webnode. Créez le votre gratuitement aujourd'hui ! Commencer