enquête stationnement St AUGUSTIN - RESULTATS 2019 

POURQUOI UNE NOUVELLE ENQUETE ?

De nombreux commentaires faisant état de difficultés récurrentes de stationnement, HSA a souhaité vérifier si la position de la population (riverains et professionnels) avait ou non évolué et si oui, dans quelle mesure.

Plusieurs enquêtes ont été lancées dans Bordeaux «intramuros» et dans le village Saint Augustin.

REFLEXIONS SUR LES ZONES PAYANTES

Afin de mieux comprendre les effets du stationnement payant, HSA s'est rapproché des riverains des zones payantes pour qu'ils nous fassent part de leur expérience et expriment leur sentiment ; il apparaît des situations très diverses d'une rue ou d'une zone à l'autre, vécues de manières différentes selon que le riverain soit actif (salarié, commerçant, ...) ou inactif (retraité par exemple), célibataire ou non, dispose ou non d'un garage, ...

- dans de nombreuses zones, des places se libèrent la journée, mais, contrairement à une idée reçue, cela est loin d'être systématique, et le soir venu, les riverains retrouvent (ou presque) les mêmes difficultés à stationner que précédemment (avant l'instauration du paiement-riverains) en particulier à partir de 19h00-19h30.

- les non-actifs peuvent choisir le moment de leur déplacement et donc partir en cours de matinée et revenir avant que le flot des actifs ne reviennent. Le ressenti des uns et des autres en sera opposé.

- enfin il faut se souvenir que la pétition contre le stationnement payant avait eu un franc succès à Bordeaux intra-muros.

ENQUÊTE AUPRES DES PROFESSIONNELS

- commerçants et prestataires de services locaux : ils avaient lancé une pétition en 2017 contre le stationnement payant largement suivie ; un sondage réalisé par HSA (mars 2019) auprès d'une quarantaine d'entre eux montre que leur position n'a pas changé : le paiement entrainera une fuite des clients ; à titre d'exemples : les parents qui déposent leur enfant au JSA en profitent pour faire leurs courses à Saint Augustin, idem pour ceux qui les déposent à la médiathèque, à l'école ou au collège. Ils repartiront immédiatement si le stationnement est payant, les arrêts-minutes ne leur procurant pas un délai suffisant.

- artisans : un grand nombre d'entre eux refusent de se rendre dans Bordeaux intra-muros, surtout pour des réparations ponctuelles ; les clients acceptent mal le surcoût de la prestation et en cas de dépassement du temps prévus sur leur chantier, les artisans risquent un FPS (forfait post stationnement).

ENQUÊTE AUPRES DES RIVERAINS 2019

2236 bulletins distribués ; 409 réponses obtenues : taux de réponse de 18,3%.

Les réponses sont parvenues via trois canaux :

- réponses par mail : 93

- réponse par courrier/téléphone ou en réunion : 184

- interviews par zone : 132

total vote  ....................................................... 409 ................en Pourcentage

pour paiement .................................................. 33 ........................ 8,0%

pour paiement ADAPTE/RAISONNE ............ 24 ........................ 5,9%

pour gratuit/STATUT QUO ...................... .... 337 ...................... 82,4%

neutre .................................................................. 15 ........................ 3,7%

Commentaires sur la nature et le nombre de réponses :

- notre association étant intervenue contre le stationnement payant, il aurait été possible que des riverains n'aient pas voulu répondre s'ils avaient du dévoiler leur identité. L'enquête s'est voulu totalement neutre sur ce point.

- lors des interviews, il est apparu que de nombreuses personnes n'ont pas répondu pensant que la gratuité était définitivement acquise.

A remarquer que lors des interviews nous n'avons à aucun moment cherché à  modifier le point de vue des personnes interrogées mais seulement tenté de comprendre leurs motivations.

Commentaires sur les résultats

Le Bureau de HSA, au vu de la publicité faite par la Mairie et par diverses associations sur l'intérêt du stationnement payant, s'attendait à un résultat proche de 50-50 entre payant et du non payant.

Le résultat est, même s'il n'a pas de valeur statistique pure, sans équivoque par le nombre de réponses et le taux de refus du stationnement payant.

En effet, les tenants de la gratuité et plus précisément du statut quo représentent 82,4% de la population. Les tenants du paiement ne sont qu'à 13,9%.

Lors des 2 précédentes enquêtes menées auprès de la population du village Saint Augustin, en 2012 et 2013, le stationnement payant n'était pas à l'ordre du jour, ce qui peut partiellement expliquer que le risque n'existant pas, les partisans du non paiement s'étaient (un peu) moins exprimés..

Lorsque notre association a appris l'implantation du stationnement payant en 2016, nous avons demandé à nos adhérents de relever le sentiment de la population face à ce projet ; une opposition sans ambiguïté a pu être constatée, mais sans que nous ayons le temps de lancer une enquête ; celle-ci aurait sans aucun doute été biaisée car les riverains dans leur grande majorité n'y croyaient pas ! Il a fallu attendre les premiers tracés au sol avec l'inscription "payant" pour qu'ils prennent conscience que c'était une réalité.

Les motivations des riverains

- les motivations du refus à ce moment là étaient assez "classiques" :

- obligation d'un paiement mensuel (une taxe de plus),

- pas de solution pour la deuxième voiture,

- réception des familles, des amis, d'une infirmière, d'une aide à domicile, du médecin, d'un artisan,...

Mais HSA a constaté lors de son enquête de nombreux nouveaux facteurs de refus (et de colère) :

- la décision de la Mairie a été vécue comme une agression et les habitants se méfient désormais,

- la Mairie a volontairement détruit des places de stationnement public, pour justifier l'installation du paiement : multiples exemples sont cités dont le choix d'espaces de parking plus larges qu'il n'en est besoin, des espaces réservés devant les garages surdimensionnés, l'espace cédé à l'association Rénovation,

- l'exemple de Bordeaux-intramuros est un échec : les riverains restent parfois sur le trottoir la nuit, ils prennent des FPS quand ils changent de zones, ils reçoivent moins de visite le samedi, les visites aux familles en EPAHD sont devenues plus que couteuses, l'accès des aides ménagères, des infirmières, ... est problématique, l'enregistrement et le changement de véhicule sont complexes, ...

En ce qui concerne les personnes ayant répondu favorablement au paiement, il est à noter deux groupes : ceux qui n'ont pas indiqué une préférence pour un type particulier de paiement et ceux qui prône un stationnement adapté ou raisonné. Pour ces derniers, il n'y a pas de position homogène : parmi les idées évoquées notons : gratuité pour la deuxième voiture, un numéro d'emplacement réservé (sic !), la gratuité du samedi, ...La principale motivation est d'empêcher les personnes extérieures à Saint Augustin de pouvoir venir y stationner (salariés d'entreprises de Bordeaux-intramuros, personnes hospitalisées ou visiteurs d'hospitalisés à l'hôpital Pellegrin, à la clinique Saint Augustin, ...) ou d'empêcher que des activités liées à la voiture n'en rajoutent davantage (loueur UCAR, Garage CLOUTOUR, véhicules des salariés et des chefs d'entreprise de Saint Augustin,...)

Enfin, les interviews n'ont pas montré de différences notables entre les différentes zones, y compris celles qui se trouvent à la proximité des boulevards ou de l'hôpital pour lesquelles il étaient tout à fait logique de supposer que les riverains seraient les plus touchés par le stationnement venu de l'extérieur et donc proportionnellement plus favorables au paiement.